Vieilles créations, nouveaux tableaux

Vieilles créations, nouveaux tableaux

David Penven de l’hebdomadaire «Le Reflet» lors de mon premier solo de 2014

LA PRAIRIE – À l’image d’un chirurgien plasticien, l’artiste en art visuel et designer Michel R. Lalonde a joué de la lame pour redonner une nouvelle jeunesse à ses vieux tableaux. Sauf que la métamorphose, ici, est complète. La quarantaine d’œuvres qu’il présente au Complexe Saint-Laurent à La Prairie n’a plus rien à voir avec les originaux créés il y a près de 25 ans.

«Au début des années 1990, j’avais produit une série de dessins à l’aide de pastel, crayons et acrylique. Il y avait beaucoup d’agressivité en elles. Cela avait été thérapeutique pour moi à l’époque. Depuis, comme tout le monde, j’ai cheminé et j’ai fait du ménage dans ma vie, mais aussi dans mes affaires.

Cependant, quand j’ai revu mes toiles, je ne pouvais plus les jeter. Sinon, cela équivalait à me jeter moi-même à la poubelle. Je me suis dit: qu’est-ce que je fais avec ça?», raconte le résident de Laval.

L’artiste a alors entrepris de passer sous couperet sa cinquantaine d’œuvres.«Qu’est ce que l’on fait d’une vieille photo qu’on ne veut plus? On la coupe avant de la jeter. Alors, j’ai coupé mes toiles en strates (en longues bandelettes, même si l’artiste n’aime pas l’emploie de ce mot) pour les disposer de nouveau», poursuit-il.

Renouveau

De cette opération résulte une renaissance, un nouveau souffle dont le résultat est plus que probant. Les jeux de lumière, les coloris, les effets de profondeurs, voire en 3D pour certaines créations, saisissent l’œil.

«Par cette approche artistique de récupération du passé, les possibilités devenaient multiples et cette transposition a fait rejaillir davantage les couleurs et les contrastes.

Chacun des tableaux ainsi construit s’est réanimé avec plus de caractère. Il y a un nouveau visage pictural, unique et original qui en émerge! Cette nouvelle approche donne libre cours à mon inspiration», souligne le principal intéressé qui présente une quarantaine d’œuvres dans le cadre de cette exposition intitulée Vision parallèle.

Celles-ci sont regroupées sous le terme de Collection Strati-Varius. Un quasi homonyme qui se veut un clin d’œil au célèbre luthier italien Stradivari, dit Stradivarius. «Le mot Strati fait référence aux strates quand je découpe les toiles et varius est pour signifier le nombre infini de variations que je peux créer en les juxtaposant.»

Michel R. Lalonde s’étonne parfois du résultat lorsqu’il «recompose» ses toiles en alignant au gré du hasard ou encore en recherchant l’effet voulu.

«Je peux passer une semaine à recomposer une œuvre. J’en fais deux ou trois de front. Je laisse reposer et j’y retourne et je fais des mélanges. Je me retrouve avec de belles surprises.». Interrogé à savoir de quelle manière il s’y prend pour donner du relief, l’artiste dit qu’il s’agit d’un secret.

«Je me garde une petite gêne!», lance-t-il en riant.»

Crédit du journaliste dans articles de presse soit David Penven, Journal Le Reflet